Reconnaissez-vous l’auteur de ce tableau ?
A moins d’être un grand connaisseur de l’histoire de l’art, j’en doute.
Pourtant je peux vous assurer que vous en avez au moins entendu parler.
Il s’agit du tableau d’un grand maître… avant qu’il ne le devienne.
Certes il se dégage déjà une certaine maîtrise technique. Certains trouveront même ce paysage agréable, se verraient volontiers l’accrocher à un mur de leur appartement. D’autres, un peu vaches, y verront une « croûte ». Il est certain que ce n’est pas avec cette œuvre que l’artiste se sera fait un nom.
Si à présent je vous demande de deviner l’auteur de ce second tableau…
… vous serez sans doute nettement plus à même de reconnaître un tableau de Paul Cézanne, quand bien même ce serait la première fois que vous le voyiez. En effet, la patte, la singularité de l’artiste sautent aux yeux.
Je vous invite à reproduire la même expérience pour Picasso, Mondrian et d’autres. Tapez « jeune Picasso » dans votre outil de recherche favori et vous atterrirez sur des œuvres tout aussi difficiles à identifier. A l’inverse, il n’est pas besoin de connaître une œuvre prise au hasard dans les périodes de maturité de ces artistes pour les reconnaître instantanément.
Qu’est-ce qui a changé ?
N’allons pas penser que ces grands maîtres ont simplement fini par trouver un style, une originalité graphique, qui leur aurait permis de sortir du lot. Non, ils n’auraient jamais à ce point marqué l’histoire de l’art.
Entre la « Tour César » et ce « Ruisseau » peints à trente ans d’intervalle, Cézanne a progressivement découvert et approfondi sa recherche (artistique) personnelle – ce que nous appellerons son Pourquoi – jusqu’à parvenir à la matérialiser pleinement dans sa peinture. On peut lire l’article « Cézanne et la vérité de la peinture » de Raymond Court Cézanne et la vérité de la peinture | Cairn.info pour s’en convaincre :
« Le maître d’Aix déclarait avoir poursuivi avec acharnement [un idéal] durant toute sa vie et qu’il nommait « la vérité de la peinture » ».
Pour parler la langue du management, Cézanne n’aurait jamais apporté d’innovation de rupture s’il n’avait cherché qu’à produire un style nouveau.
Dépasser l’orientation résultat
Depuis la célèbre conférence TED de Simon Sinek en 2010 How great leaders inspire action | Simon Sinek - YouTube, on a vu fleurir dans le monde de l’entreprise la question « Pourquoi ? ». Il y a de quoi se réjouir, mais la leçon n’a vraisemblablement pas été complètement entendue quand on constate que « l’orientation résultats » demeure l’horizon indépassable de beaucoup d’organisations.
L‘orientation résultats a bien sûr son utilité. A la manière de jeunes apprentis-artistes qui se font la main en copiant les grands chefs d’œuvres, les entreprises atteignent grâce à elle la maîtrise des différents aspects de leur activité en reproduisant les meilleures pratiques du marché, voire en les optimisant.
Pour autant on aurait tort de s’en tenir à cela. C’est l’erreur commise par nombre de ces mêmes artistes débutants qui tendent à se focaliser sur les œuvres qu’ils admirent, c’est-à-dire sur le résultat. Or chaque œuvre d’art est le fruit d’une recherche propre à son auteur, de l’approfondissement de la question Pourquoi qui travaille l’artiste.
C’est l’erreur que commettent de nombreux dirigeants et managers notamment dans leur manière d’appréhender la notion d’Impact. Rechercher l’Impact ne peut être une fin première car c’est un résultat. C’est à la question Pourquoi qu’il convient de répondre au préalable, non de façon normative, mais au terme d’une authentique réflexion sur les finalités de l’entreprise. Là est la meilleure voie vers l’impact.
Pensons à Steve Jobs, à Elon Musk, ces dirigeants dont on dit qu’ils avaient du drive ou de la vision, mais dont il faut précisément comprendre, qu’au-delà de leurs talents exceptionnels, ils ont poursuivi une recherche personnelle, qui les animaient et qu’ils ont su partager avec tant d’autres.
Comment trouver ce Pouquoi
Chaque entreprise est portée par un Pourquoi plus ou moins conscient, plus ou moins oublié, un secret de fabrique plus ou moins actif. Fort heureusement, il existe une méthode pour le révéler.
Depuis plus de 10 ans, Balthazar s’appuie sur les travaux de recherche de patrickmathieu singularité pour accompagner les comités de direction d’entreprises très diverses dans la (re)découverte de ce qui fonde leur modèle de succès. Cette approche permet aux dirigeants d’aligner un Pourquoi approfondi, un Comment performant et des résultats exceptionnels.
Les grands artistes ont laissé une trace indélébile. Leurs œuvres se vendent une fortune. Toutes choses égales par ailleurs, les entreprises qui fondent leur action sur leur Pourquoi peuvent prétendre à un succès comparable.
Miles Frydman
Balthazar
コメント